C'est un album qui tranche dans le vif! Delestre, c'est rond comme une fesse replète, poli comme un fils de bonne famille (ce qu'il est), absurde ou cocasse comme peut l'être le spectacle d'un névrosé du stand-up britannique. Mais (après les compliments, il y a toujours un mais)... Delestre est (trop) gentil. Admettons. L'ami Philou s'est donc fait un peu prier avant de contrarier sa vraie nature pour être un chouïa grinçant.
La grossièreté n'est pas le registre de Delestre qui veut bien rire de tout, pas avec n'importe qui (la jurisprudence a été fixée par Pierre Desproges). L'auteur a donc bravé la mort, supporté les cons, caricaturé la vie conjugale, tutoyé les fauves, titillé le genre humain et même ironisé sur la torture.
Le résultat est un album noir où il n'est pas inconvenant de rire. Même jaune. Par prudence, Philippe s'excuse déjà d'avoir offensé ceux dont l'humour s'arrête au premier degré. On ne sait jamais...
Delestre broie du noir 978-2-490521-09-8
16,00 €
TTC, frais de port non compris
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Dessinateur et journaliste, Philippe Delestre commence sa
carrière au Républicain Lorrain avant d'être engagé à L'Est Républicain. Il y réalise le dessin de la Une de 1975 à 2018 ! Soit quarante-trois ans, tout de même… Une carrière précoce : son
grand-père, médecin – qui dessinait dès qu’il avait cinq minutes – lui a transmis le goût du crayon mordillé et le talent de l’observateur bienveillant. Il y a sûrement un carton à dessins
planqué quelque part dans son cortex hydraté à la drôlerie piquante mais jamais méchante.
Au sortir d’une réunion sottement solennelle pour un enjeu mineur, Philippe Delestre conclut : « Tout cela ne nous dit pas pourquoi
Superman porte un slip rouge ridicule sur un justaucorps bleu ». Dans la seconde, il prend l’air d’un enfant de bonne famille (ce qu’il est), un peu surpris par son audace. Et l’insolence passe...
L’anecdote est la synthèse parfaite d’un caractère aussi rond que son trait. Delestre
mijote la cocasserie, débusque le saugrenu, déguste l’absurde. Que des qualités ? Non ! Il est (trop) gentil. Cette fois, il a accepté de
contrarier sa vraie nature et d’être (un peu) méchant. Résultat : un album (plutôt) féroce, de l’humour (très) noir pour rire (assez) jaune.