Trenet, Moustaki, Brassens, Adamo, Calogero, Renaud... chantent (ou ont chanté) la mer. Philippe Delestre, lui, l’enchante. Nuance… Ce pitre la crayonne en pêchant dans les filets de ses souvenirs la cocasserie qui caractérise son humour. Il remonte à bord un corsaire qui a le mal de mer, un port qui… se vide, un homard qui picole (trop) au bar. Finalement, ce Lorrain a un spi dans le ciboulot. Et dans ses vacances, il y a du Trenet et du Tati, du Môssieur Hulot et du Monsieur Toutlemonde. Tous embarqués sur une île du Morbihan agréablement secouée par un grain de folie. C’est tendre comme une marée étale, drôle comme une tempête dans un verre de rosé bien frais. Embarquez !
18,00 €
TTC, frais de port non compris
Frais de port offerts dans les pays suivants: Autres pays Réduire
Dessinateur et journaliste, Philippe Delestre commence sa
carrière au Républicain Lorrain avant d'être engagé à L'Est Républicain. Il y réalise le dessin de la Une de 1975 à 2018 ! Soit quarante-trois ans, tout de même… Une carrière précoce : son
grand-père, médecin – qui dessinait dès qu’il avait cinq minutes – lui a transmis le goût du crayon mordillé et le talent de l’observateur bienveillant. Il y a sûrement un carton à dessins
planqué quelque part dans son cortex hydraté à la drôlerie piquante mais jamais méchante.
Philou (pour les intimes) a le sens et le goût du ridicule. C’est l’essence (sûrement) et le moteur (probablement) de son humour, très
british pour un Lorrain, 100 % mirabelle.
Au sortir d’une réunion sottement solennelle pour un enjeu mineur, il conclut : « Tout cela ne nous dit pas pourquoi Superman porte un
slip rouge ridicule sur un justaucorps bleu ». Dans la seconde, il prend l’air d’un enfant de bonne famille (ce qu’il est) un peu surpris par son audace. Et cela passe… L’anecdote est la synthèse
parfaite d’un caractère aussi rond que son trait. Delestre mijote la cocasserie, croque le pittoresque, mitonne le saugrenu, déguste l’absurde.
Philippe a collaboré à divers
quotidiens régionaux (Le Courrier de l'Ouest, Presse-Océan, Le Maine libre) ainsi qu'à des journaux généralistes ou spécialisés (International Herald Tribune, Cheval magazine, Golf européen,
Intermonde). Il est également l'auteur d’une trentaine d’albums.
Philippe Delestre prend la mer, et la mouette se marre !
Yacht, barcasses, paquebots et bateaux fantômes écument les pages du nouvel album signé Delestre qui plonge cette fois son crayon dans les eaux bleues. Vieux loups de mer et moussaillons tombent pareillement dans les filets de son humour, avec le renfort d’une omniprésente mouette moqueuse…
Par Lysiane GANOUSSE - Temps de lecture : 3 min
Larguer les amarres ? On croyait ça acquis depuis son départ à la retraite, il y a trois ans maintenant. En fait de quoi, après une carrière au long cours à bord du navire L’Est Républicain (43 ans tout de même !), Philippe Delestre laisse toujours naviguer son crayon au quotidien. Tout en maintenant le cap qui depuis toujours est le sien : l’humour tendre assaisonné d’un peu de piments noirs.
Mais avec « Encres Marines », son crayon plonge. En une pirouette élégante, il plonge dans la grande bleue aussi bien qu’il musarde sur les plages et s’attarde çà et là au port dont il écume les bars. Autant de décors qui fleurent bon l’iode, mais qu’il avait gardés en réserve depuis quelques années déjà, sous forme de 70 dessins prêts à l’emploi. « Je les avais composés après avoir sorti deux albums sur la Guerre de 14-18. Une grosse envie de prendre le large m’avait alors rattrapé. Mais entre-temps, j’ai changé d’éditeur. »
Or le nouveau ne s’est guère fait prier pour confier la barre à Philippe Delestre, Food Editions étant établies… à Saint-Malo.
Pas le pied marin, mais la main océanique !
Que Delestre, Lorrain devant l’Eternel, n’ait pas le pied particulièrement marin, c’est lui qui le dit, et s’en amuse d’ailleurs. « Quand j’étais jeune, avec mes frangins, on a bien tenté de faire du bateau, mais on était définitivement très mauvais. On a même failli couler à plusieurs reprises. » En revanche, il a la main océanique. D’une mine sûre, il met à flot aussi bien les modestes barcasses que les rustiques chalutiers, et gouverne avec la même aisance le yacht gonflé de prétention, le hors-bord, le Titanic ou même le bateau fantôme…
« En fait, ce n’est pas si difficile, de dessiner un bateau en général, quand on est de chez nous. C’est tout en courbes, un bateau, tout à fait dans l’esprit Ecole de Nancy ! »
Pour un temps, il délaisse donc sa Marianne, son clochard au généreux gosier Prospère Baluchon et sa pétulante retraitée parisienne, pour se moquer gentiment du capitaine de la marine marchande, de l’estivant ensablé, du pêcheur maladroit, du perpétuel naufragé et même du cuistot décidé à faire passer le homard du bleu au rouge gourmand.
« Et je ne désespère pas, à l’avenir, d’organiser une rencontre entre Raimu le Marseillais et une authentique bigoudène ! », anticipe le marin d’eau douce.
Sous-marin bileux et requin bigleux
Côté faune, il donne congé à son célèbre chat Moustache, au profit d’une mouette moqueuse, qui revient en leitmotiv comme le fait la coccinelle de Gotlib ou la souris de Plantu. « En clin d’œil, bien sûr, à la mouette rieuse d’un certain Gaston… »
Toutefois, c’est à un requin massif et bigleux, qu’il accorde sa préférence, en un dessin quasi érotique (si si !), où l’on voit un impressionnant requin-baleine confondre sa femelle avec… un sous-marin. Remarquez, ça peut arriver aux meilleurs… surtout lorsqu’on navigue en eaux troubles !
https://www.estrepublicain.fr/culture-loisirs/2022/07/31/philippe-delestre-prend-la-mer-et-la-mouette-se-marre